La précarité énergétique ne se cantonne pas à l’hiver. Les ménages qui en souffrent sont tout autant atteints en période de forte chaleur. C’est l’élément mis en avant par la Fondation Abbé Pierre : “en été, les passoires énergétiques se transforment en véritables bouilloires”. Qu’est-ce que la précarité énergétique estivale et comment y faire face ?
Les conséquences de la précarité énergétique en été sont sanitaires, sociales, économiques et environnementales.
Près de 60% des Français ont souffert de la chaleur dans leur logement en 2022
En réalité, la précarité énergétique se ressent davantage en été qu’en hiver. En 2022, 22% des ménages déclaraient avoir souffert du froid chez eux pendant au moins 24h. Transposé à l’été, ce chiffre a presque triplé : 59% des Français ont répondu avoir souffert de la chaleur dans leur logement pendant l’été 2022. C’est un chiffre en progression de 8% par rapport à 2021. En cause ? La canicule, mais également une mauvaise isolation et une mauvaise ventilation des logements. La combinaison du réchauffement climatique et d’un parc de logements inadapté crée des situations d’inconfort extrême pour les habitants.
Face à cela, tous les Français ne sont pas égaux. Selon la Fondation Abbé Pierre, les populations les plus touchées sont les ménages précaires urbains, les jeunes, ainsi que les personnes âgées. En termes de logements, ce sont les appartements qui pâtissent le plus de la chaleur.
Comment obtenir plus de confort thermique en été ?
La notion de confort d’été est définie par la RE2020 avec des seuils de température à ne pas dépasser à l’intérieur d’un logement. En journée, le seuil est fixé entre 26 et 28°C, la nuit, le mercure ne doit pas excéder 26°C. Le tout, sans système de climatisation ! Le confort thermique estival n’est pas atteint si ces températures sont dépassées pendant plus de 25 jours par an. Si 69% des Français souffrent de la chaleur en été dans leur logement, cette précarité énergétique n’est pourtant pas une fatalité.
👉 Les mesures de la Fondation Abbé Pierre
Parmi ses nombreuses propositions, la FAP préconise :
- l'installation systématique de protections solaires aux fenêtres avec la mise en place d’une subvention MaPrimeRénov’ associée
- le financement plus important des travaux d’isolation thermique utilisant des matériaux biosourcés ou recyclés, particulièrement efficaces pour isoler de la chaleur
- intégrer le confort d’été aux critères d’une rénovation performante et d’attribution des aides
Pour se prémunir contre la chaleur en été, il existe plusieurs solutions de rénovation énergétique efficaces. Avant de jeter son dévolu sur une climatisation trop énergivore et peu écologique, il est nécessaire de s’attaquer à l’isolation thermique du logement. L’isolation des murs, du toit et du sol est une priorité ultime pour gagner en confort l’été. Pour être encore plus efficace, il faut se diriger vers des matériaux isolants avec un bon déphasage thermique comme la laine de bois, de liège ou l’ouate de cellulose. Le déphasage thermique correspond au temps que met la chaleur à pénétrer l’isolant. Plus il est élevé, plus le matériau fait un bon barrage contre les températures extrêmes. L’installation de fenêtres double vitrage isolant, accompagnées de volets isolants, fait aussi partie des solutions qui permettent de réduire les échanges de température entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. Enfin, cerise sur le gâteau : la VMC. En installant une ventilation mécanique contrôlée, il n’est plus nécessaire d’aérer pour obtenir une bonne qualité d’air à l’intérieur. L’air est continuellement renouvelé, sans entrée de chaleur.
Dans une maison correctement isolée, aucun système de climatisation n'est nécessaire. Cependant l’utilisation d’une pompe à chaleur air-air pour le chauffage en hiver peut tout à fait servir de coup de pouce fraîcheur en été.